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La ménopause, c'est quoi ?

Dernière mise à jour : 7 févr.


On le voit comme quelque chose de négatif, une fin. On devient vieille, moins "productive" pour la société, plus du tout attirante pour son conjoint. C’est le début de la fin. C’est la vieillesse qui pointe. C’est la fin de l’espoir de procréation. C’est le fameux « Migros data » de la femme. Bref, c’est l’horreur et il ne faut surtout, mais alors surtout pas en parler.


Et si on en parlait quand même ??


La ménopause, c’est physiologique. C’est un processus naturel, qui va toucher, tôt ou tard, chaque femme. Une baisse progressive et pourtant bien effective des hormones (les oestrogènes, entre autres, pour être précise).

Une femme passe sa vie de femme réglée à fabriquer des ovules, dans l’idée que quelques-uns vont être fécondés et ainsi participer à l’enfantement de l’humanité. Mais la plupart vont simplement être évacués chaque mois que Dieu que fait. Donc à un moment donné, la nature met fin par elle-même à ce cycle. Laissant aux plus jeunes la mission de participer à cet effort collectif de procréation. Une femme ménopausée, elle a fait le job. Elle peut se reposer. Elle passe de l’autre côté. Du côté de celles qui savent. Du côté des sages.


La ménopause, c’est donc avant tout un passage. Une transition. Il y a le 1er passage, celui de l’âme qui s’incarne. Puis il y a le passage de la petite fille à la fille pubère. Les ménarches sont la première transition majeure d’une fille sur terre. Puis vient, parfois, la maternité, un nouveau passage, auquel on ne s’attend pas vraiment. Devenir mère, c’est changer d’archétype, à nouveau.

Puis vient, progressivement et pour toute femme, l’archétype de la femme sage, de la matriarche. Grâce à la ménopause.


La ménopause, c’est les vacances d’été pour toujours. Plus de règles chaque mois. Plus de peur de tomber enceinte. Ou au contraire, plus de pression à tomber enceinte. Tu peux plus avoir d’enfants, tu peux plus. Point barre.


Mais la ménopause, c’est avant tout des clichés ! Auxquels j'ai envie de tordre le cou dans un ordre totalement aléatoire :




Cliché n° 1: La ménopause à 45 ans, c’est beaucoup trop tôt !!

J’ai eu un troisième enfant à 42 ans. Puis des règles plus ou moins régulières jusqu’à l’aube de mes 45 ans. Et depuis 45 ans, plus aucune règles. Plusieurs de mes amies m’ont dit qu’elles passaient par de nombreuses périodes sans règles, mais hop, quelques mois ou semaines avant la « deadline » des 12 mois sans règles, les voyaient réapparaître. Moi, c’était clair et net : plus de règles du tout, d’un jour à l’autre, depuis mes 45 ans.

Mon gynécologue a eu l’air un peu inquiet :  « C’est tôt quand même. Il faudra sûrement prendre des compléments pour éviter l’ostéoporose… Je vous le dis, même si je vous connais bien hein, Mme Heller… vous allez rien vouloir prendre.. ». Et oui docteur ! Mon corps, c’est mon meilleur allié ! Il sait ce qu’il fait. Et là en l’occurrence, il a donné : trois enfantements, trois grossesses arrêtées. Il a donné. Il peut passer à autre chose, il peut me permettre maintenant de transmettre des messages plein de sagesse (et un brin d’humour 😊) à plus jeune que moi. Des messages sur l’enfantement, des messages sur le deuil péri-natal, des messages sur la ménopause et des messages sur la vie!


Cliché n° 2: Les bouffées de chaleur

Alors oui, pendant les vacances d’été, il fait chaud. On a des bouffées de chaleur quand on entre dans la ménopause. On dort mal. On prend du poids. On est sur les nerfs… Mais ce n’est pas une fatalité. Notre corps, depuis notre première seconde sur cette Terre, est le meilleur de nos alliés. Il nous guide, nous montre le chemin. Il le fait avec les maladies infantiles (chaque maladie est un rite de passage, où l’enfant passe un cap, devient plus « grand »), nos règles (douloureuses ou pas, abondantes ou pas, etc). La ménopause, c’est pareil. Au plus tard à ce moment là, on a tout intérêt à y prêter un peu attention et à écouter les messages de notre merveilleux corps !

J’ai adoré entendre dire que la ménopause, c’est le réveil du dragon intérieur. De la puissance intérieure de la femme qui se libère des carcans pour enfin prendre la place pleine et entière dans la Vie. Pour à son tour pouvoir transmettre les messages de sagesse à plus jeune qu’elle. Ce dragon intérieur, parfois crache du feu. Au début, le bébé dragon ne gère pas trop, alors bien souvent, il en crache une quantité disproportionnée, étonnant tout le monde, à commencer par lui-même. Mais au fur et à mesure que la femme apprivoise son dragon, elle saura gérer la quantité de feu qu’elle a besoin de mettre dans telle ou telle situation.


Vérifiez par vous-même : à chaque bouffée de chaleur, demandez-vous : qu’est-ce qui vient de se passer ? Ai-je entendu/vu/lu quelque chose qui ne me convenait pas ? Ai-je dit quelque chose que je ne voulais pas dire ? Cette situation est-elle vraiment alignée avec moi ?

Je parie une plaque de chocolat (je reviendrai sur la ménopause et la pseudo-prise-de-poids-inévitable plus tard) que vous allez trouver quelque chose qui n’est pas aligné. Les bouffées de chaleur, c’est cet indicateur là ! Alors oui, on va vous proposer des médicaments, des tisanes, etc. Libre à vous d’en prendre, là n’est pas mon discours (j’ai moi-même depuis aujourd’hui des compléments de calcium et de vitamine D, eh oui !) mais soyez attentive à cette réalité et rappelez-vous ce dicton inventé par moi : « si bouffée de chaleur il y a, demande-toi qu’est-ce qui n’va pas »


Cliché n° 3: La prise de poids

J’ai parlé de plaque de chocolat avant.. oui, la prise de poids est un autre de ces symptômes soit-disant-inévitables de la ménopause. Alors oui, hormonalement parlant, on a tendance à prendre du poids, ou du moins à ne pas le perdre aussi rapidement. Une réalité qui vaut, par ailleurs, pour les hommes aussi ! Mais partir du principe que « voilà, maintenant tout est terminé, je vais prendre 10 kg car je suis ménopausée », NON !


A nouveau, on fait appel à notre meilleur allié, qui est… notre propre corps ! Eh oui.. le secret, c’est à nouveau celui d’écouter son corps. Ecouter ce dont il a besoin. A ce moment précis. Depuis que je dialogue avec mon corps, j’ai perdu du poids de manière saine et simple. Avant d’ingérer quoi que ce soit, je sonde intérieurement : ai-je vraiment besoin de ça maintenant ? Alors oui, parfois, mon corps est en manque de sucre, et un verre de rivella rouge (so typical swiss !)  est nécessaire. Mon corps va me le confirmer. Mais bien souvent, intuitivement je saurais que ce n’est pas le cas. La même chose avec le café. Avant, je buvais environ 4 cafés par matin. Aujourd’hui, je me sonde intérieurement : ai-je besoin de ce café là ? Ou ai-je juste envie de boire quelque chose en compagnie de mon conjoint ? Dans ce cas, peut-être aurais-je plus besoin d’un thé ?


Cette écoute intérieure, elle vaut autant pour l’alimentation que pour toute activité physique. Inutile de pousser notre corps à faire des efforts dont il n’a pas besoin, juste pour essayer de perdre du poids. Il y aura des jours où notre corps aura besoin de repos. Il y aura des jours où notre corps aura besoin d’activité physique. Ayez confiance ! Votre corps sait vous parler et vous savez l’écouter. C’est un dialogue fait de bienveillance (on arrête les « pff t’es vraiment moche »… et autres « t’y arriveras jamais ! »), de patience et d’amour. Et si un jour, on se « loupe », c’est pas la fin du monde. On n’est pas parfaite ! On ne l’a jamais été et on ne le sera jamais !

 

Cliché n° 4: Les sautes d’humeur

Les sautes d’humeur, c’est comme les bouffées de chaleur ! C’est le dragon qui se libère. Déjà horomonalement parlant, la baisse drastique d’oestrogènes y est pour quelque chose. Les oestrogènes sont les hormones de la gentille petite fille. Celle qui ne veut pas faire de vagues. Que se passe-t-il quand il n’y a en plus autant qu’avant? Eh bien on devient un peu moins docile, on n’accepte plus les choses comme on le faisait avant. Bien souvent, les femmes ont passé leur vie à être au service des autres. A donner, à se taire, à faire semblant. Là c’est terminé. La ménopause, c’est le passage vers la femme sage, celle qui sait. Et pour le coup, celle qui se respecte pleinement. Alors oui, plein de choses qui avant passaient grâce aux oestrogènes, ben là, elles ne passent plus.


Plus la femme a fait un travail émotionnel avant la ménopause, moins elle aura ces sautes d’humeur. Car elle aura déjà pris soin de ses émotions, de ce qui se passe à l’intérieur d’elle lorsqu’elle n’est pas d’accord avec ce qui est en train de se passer. Elle aura déjà commencé à dompter son dragon.


J’ai personnellement découvert le travail émotionnel il y a 7 ans en arrière. J’ai passé des mois, des années, à découvrir la force de mes émotions, appris à les verbaliser sans arracher des têtes. J’ai découvert que les émotions, ce n’est pas quelque chose de négatif. Bien au contraire, c’est quelque chose de libérateur, de créateur et de profondément humain. Du coup, pour le plus grand bonheur de mon entourage et du mien, les sautes d’humeur ne sont pas au menu de ma ménopause. Si j’ai quelque chose à dire, je le dis. Sinon, c’est que tout est ok pour moi.


Alors oui, des sautes d’humeur, vous allez en avoir. Mais elles ne seront jamais une fatalité, elle seront un indicateur de tout ce qui ne vous convient plus dans votre vie. Sympa, non, cette ménopause ?


Cliché n° 5: La libido est à zéro

Alors oui, là aussi, biologiquement parlant, la baisse des hormones fait qu’il y a de fortes chances que la femme soit moins « chaude » qu’avant. Elle n'a plus les hormones qui, au plus tard à la période pré-ovlulatoire, vont la rendre très demandeuse et très "hot" pour mettre, totalement inconsciemment, toutes les chances de procréation de son côté.


Mais ici encore, ce n'est pas une fatalité, c’est une question d’alignement !


Car une femme, si elle se sent bien dans son corps, si elle se sent bien dans son couple, si elle se sent désirée par son conjoint, si elle est en accord avec la sexualité telle que vécue dans le couple, elle est susceptible d’être encore saaaacrément chaude et d'avoir encore très envie de vivre une sexualité totalement épanouie ! Et ce d’autant plus qu’elle n’a plus du tout à s’inquiéter niveau fertilité.


La baisse des oestrogènes, ici aussi, fait que ce qui ne convient plus à la femme ne passera plus.

La ménopause, c’est donc, vous l’aurez compris, l’occasion à ne pas manquer de discuter au sein du couple. Qu’est-ce que j’ai envie dans ma sexualité ? De quoi n’ai-je plus envie ? Comment je me sens encore désirable et désirée ? De quoi mon conjoint a besoin pour se sentir encore désirable et désiré ?


Car oui, le conjoint, on a tendance à l’oublier dans ce tourbillon de la ménopause. Comment vit-il la ménopause de sa conjointe ? Souvent, c’est un moment délicat pour le conjoint également, car cela le confronte à sa propre horloge intérieure. De plus, vivre aux côtés d’une femme ménopausée, c’est pas ce qu’il y a de plus sexy si on s’arrête aux clichés très patriarcaux cités ci-dessus.


La beauté de la ménopause, c’est que ça transforme autant la femme que son conjoint. C’est une occasion d’évolution, de transformation, de passage. Pour la femme. Pour l’homme. Pour le couple. Afin d’inspirer plus jeune que soi et permettre à l’Humanité de continuer à évoluer, toujours et encore.



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